Tara Jarmon reprise par un FO
Les deux fondateurs cèdent la marque à AMS Industries, le family office de Jean-Paul Bize, qui la valoriserait autour de 45 M€. Réalisant 50 M€ de chiffre d'affaires, la griffe compte doubler de taille en développant davantage son réseau international.
Nouveau chapitre pour Tara Jarmon. Vingt ans après sa création à Paris par Tara et David Jarmon, la griffe de prêt-à-porter féminin, positionnée sur le segment du luxe accessible, change de mains. Elle vient, en effet, de passer sous le contrôle majoritaire du family office de Jean-Paul Bize, AMS Industries, lequel détient déjà les marques d'horlogerie et de joaillerie Poiray et Tecla. Pilotée par les équipes de Vulcain côté cédants et par celles de Raphaël Financial Advisory côté acquéreur, cette opération, réservée aux investisseurs financiers (fonds et family offices), a suscité l'intérêt de nombreux candidats. « Compte tenu de la volonté des fondateurs de s'adosser à un partenaire de long terme, un investisseur de type family office est rapidement apparu comme préférable au cours du process », indique Michael Schor, associé chez Vulcain, sans vouloir préciser si les fondateurs restaient au capital. Une aubaine pour AMS Industries. « Déjà propriétaire de maisons d'horlogerie et de joaillerie, Jean-Paul Bize, qui apprécie particulièrement la marque Tara Jarmon, souhaite constituer un petit groupe dans l'univers du luxe », explique son conseil financier, Florent Haïk (photo ci-contre), associé-gérant de Raphaël Financial Advisory.
Doubler de taille d'ici cinq ans
Conformément aux multiples de valorisation du secteur, cette transaction, financée sans recours à l'endettement, valoriserait Tara Jarmon autour de 10 fois l'Ebitda, soit environ 45 M€. Dirigée par Francis Varesano depuis avril 2015, la griffe, dont l'ensemble de l'équipe de management reste en place, est désormais en mesure de financer son plan de développement. « Tara Jarmon, qui affiche 50 M€ de chiffre d'affaires et 100 M€ de volume d'affaires, vise un doublement de son activité d'ici à cinq ans », rappelle Michael Schor (photo ci-contre). Réalisant environ 60 % de ses ventes via le retail et le solde via la distribution wholesale, la marque, qui s'appuie sur 50 boutiques, 60 corners et 600 multimarques, mise, pour ce faire, sur le renforcement de sa présence sur le Web, mais aussi - et surtout - sur le développement de son réseau international. La PME, qui réalise déjà 40 % de son chiffre d'affaires hors de France, principalement en Europe, souhaite, en effet, conforter ses positions sur les marchés d'Europe de l'Ouest et de l'Est, tout en poussant davantage ses pions dans les pays où elle est encore peu voire pas présente, tels que la Chine et les États-Unis.