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Par Anne Drif

Ardian prend le contrôle de l'expert en chimie verte DRT pour 1 milliard d'euros

La société d'investissement annonce ce jeudi entrer en négociations exclusives pour acquérir la majorité du groupe familial landais co-détenu par Tikehau.

Ardian met la main sur une  pépite de la chimie verte . La société d'investissement annonce ce jeudi entrer en négociations exclusives pour acquérir DRT, un groupe familial fondé en 1932 par sept sylviculteurs des Landes et valorisé aujourd'hui 1 milliard d'euros.

Ardian va prendre la majorité du capital détenu à 70 % par la centaine de personnes physiques héritières des familles fondatrices, aux côtés de Tikehau, investisseur depuis trois ans dans le leader mondial des dérivés résiniques.

La belle plus-value de Tikehau

Depuis, la valeur de l'entreprise dacquoise a plus que triplé.  Tikehau qui a investi 40 millions d'euros en 2014 pour 30 % du capital, réalise une plus-value de 153 millions d'euros. Le gérant piloté par Antoine Flamarion et Mathieu Chabran va d'ailleurs continuer d'investir aux côtés d'Ardian, avec certains membres de la famille.

« Notre entrée au capital nous a permis d'accompagner la société dans son développement tout en en lui permettant de saisir de nouvelles opportunités d'investissements dans les années à venir. Nous voulons aujourd'hui continuer d'accompagner le management », indique Christian de Labriffe, associé senior de Tikehau.


80 % du chiffre d'affaires à l'international

Le groupe dont les produits entrent dans la composition d'élastomères, d'adhésifs, de parfums, et même de chewing-gums, d'encres, des détergents, ou encore de produits pharmaceutiques et cosmétiques, a connu une forte croissance de son chiffre d'affaires. De 130 millions en 2005, quand Laurent Labatut en a pris les commandes, il en affiche 500 millions d'euros aujourd'hui.

La collecte issue de la sylviculture s'étant arrêtée en France, la société landaise s'approvisionne dans les forêts de la Scandinavie, d'Afrique du Sud, mais aussi d'Asie et du continent américain. Elle exploite également une concession de plusieurs milliers d'hectares au centre de l'Ile de Madagascar. De trois sites industriels en 2005, DRT, qui réalise 80 % de son chiffre d'affaires hors de France (dont 25 % en Amérique du Nord), en compte aujourd'hui une dizaine. Trois ont été implantés en Inde, deux aux Etats-Unis dans l'Etat de Georgie et un en Chine à proximité de l'exploitation de sa matière première, pour accroître ses capacités de production.


Des forts investissements

Laurent Labatut a également mis le cap sur les acquisitions, avec le rachat d'un trader d'essence de térébenthine, puis celui  de l'Américain Pinova pour 140 millions de dollars fin 2016.

La société de 1.300 personnes, dont 50 dédiées à la recherche et au développement, reste discrète sur sa rentabilité. Mais elle gère ses investissements au cordeau. Le groupe vient de décider de fermer l'une de ses filiales qui commercialisait depuis cinq ans des produits de soins pour femme à base de principes actifs extraits du pin des Landes.

Avec Ardian, DRT veut accélérer encore son déploiement à l'international. « La croissance de notre chiffre d'affaires nécessite des investissements récurrents, aussi bien sur nos sites français que sur nos implantations à l'étranger, afin d'augmenter nos capacités de production. Nous lançons par ailleurs plusieurs nouveaux produits chaque année, ce qui nous oblige à adapter sans cesse nos outils industriels », explique Laurent Labatut.


Croissance mixte

La société landaise a investi 85 millions d'euros dans sa croissance organique ces trois dernières années et plus de 140 millions de dollars en acquisitions. Pour les années à venir, elle table sur une centaine de millions d'euros afin d'assurer sa croissance interne. Son budget d'acquisitions reste, lui, ouvert.

« Nous sommes très familiers de l'écosystème de DRT. Nous avons en effet fortement investi ces dernières années dans des secteurs connexes et nous disposons d'un réseau d'experts très qualifié. Notre culture et proximité historique des sociétés familiales nous permettront d'accompagner la gouvernance et la forte croissance du groupe dans les années futures », a commenté Thibault Basquin, qui a conduit l'opération chez Ardian.