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Par Baptiste Rubat du Mérac

Digiteka racheté par deux groupes de presse

La régie publicitaire et place de marché vidéo de 6 M€ de revenus, détenue par A Plus Finance, Siparex et Calao, rejoint une co-entreprise du belge Rossel et du français SIPA Ouest-France.

Nettement majoritaires au capital de Digiteka, A Plus Finance, Siparex et Calao, ont décidé d'en sortir, plus de six ans après y être entrés. Le processus de vente de la régie publicitaire et place de marché vidéo, confié à la boutique Raphaël Financial Advisory, a abouti aux débuts de négociations exclusives avec les éditeurs de presse Rossel et SIPA Ouest-France. Deux acquéreurs, déjà associés dans 20 Minutes, qui créent une co-entreprise baptisée Digiteka Technologies pour racheter la cible. Tous les actionnaires cèdent leurs titres, mais le management emmené par la fondateur Charles Ganem (photo ci-contre) aura la possibilité de remonter à 20 % à condition d'atteindre certains objectifs. Le trio d'investisseurs avait d'abord injecté près de 2 M€ en 2012 (lire ci-dessous), puis avait renforcé leur position majoritaire en réinjectant sur plusieurs années autour de 3 M€. « La vidéo étant une problématique clé depuis plusieurs années, la société avait été approchée par quelques acteurs, notamment des groupes média. Les investisseurs atteignaient par ailleurs leur horizon de liquidité habituel tandis que le dirigeant avait créé la société il y a une dizaine d'années », explique Benoît Perrin d'Arloz (photo ci-dessous), associé chez Raphaël Financial Advisory.

6 M€ de revenus

Depuis le premier tour de Digiteka, l'activité a évolué d'une place de marché de vidéos, principalement de clips musicaux à l'époque, diffusées sur des sites médias, à un modèle plus divers. Une technologie de contextualisation automatique des vidéos en fonction des pages web fut rapidement développée, puis l'entreprise s'est lancée dans la monétisation de ces vidéos, devenant régie publicitaire. Un dernier métier devenu principale source de revenus, devant la fourniture de vidéos seules et celle de son lecteur de diffusion. Les quelque 500 sites clients, comme Ouest France, Mondadori, M6, Bayard et Orange, qui diffusent ainsi des contenus provenant de 4 000 ayants-droits dont l'AFP, l'INA, BFM, Warner et Euronews, ont permis de réaliser autour de 6 M€ de chiffre d'affaires en 2017, en progression de 10 %. Sans atteindre cependant l'équilibre, proche.

40 % de clients britanniques et espagnols

Digiteka a su convaincre des clients étrangers représentant 40 % de ses références, comme Hearst UK, Bauer UK, Dennis Publishing, Time Inc, Estadio Deportivo et Diario Critico. La société a installé à Londres et Madrid une dizaine de ses 35 salariés au total pour démarcher des éditeurs. Si la régie et place de marché n'a pas vocation à devenir exclusive, ses nouveaux propriétaires devraient l'utiliser notamment pour 20 Minutes qui ambitionne d'accélérer son développement dans la vidéo. Le journal gratuit travaillait un temps avec Mediabong, l'un des concurrents de Digiteka ayant levé 3 M€ en 2015 auprès d'Entrepreneur Venture notamment (lire ci-dessous). Parmi les autres acteurs français du secteur se trouvent les régies de médias, comme AdVideum, racheté par Prisma il y a quatre ans. L'opération emblématique dans le domaine reste la vente de la régie StickyADS.tv à l'américain Comcast contre plus de 100 M$ en 2016