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Par Xavier Demarle

Ardian relaie Cobepa comme actionnaire de contrôle de Staci

Le sponsor est le cinquième investisseur depuis 2004 à venir soutenir le spécialiste de la logistique de détail aux 250 M€ de chiffre d'affaires.
 

Cobepa achève son parcours au capital de Staci, dont il était devenu actionnaire majoritaire il y a un peu plus de deux ans. La holding d’investissement avait semble-t-il été approchée depuis quelques temps par des industriels intéressés par le grand spécialiste de la logistique de détail. Mais c’est l’offre préemptive d’un sponsor, en l’occurrence Ardian, qui l’aura décidé à passer la main dans le groupe originaire du Val d’Oise. Cobepa, qui avait pris le contrôle de Staci pour 200 M€, aurait fait affaire pour une valorisation comprise entre 600 et 650 M€, selon nos informations. Détail important : Ardian réalise cette opération par l’intermédiaire du nouveau (et septième) fonds de sa gamme « buy-out », dont la levée est en cours – et dont l’objectif serait de 6-7 Md€. L’arrivée de l’ex-Axa Private Equity s’accompagne d’un réinvestissement de Société Générale Capital Partenaires, qui était déjà venu en appui de Cobepa en 2017. Ardian devient le cinquième actionnaire de référence qu’aura connu Staci depuis 2004. Le logisticien s’était successivement tourné vers Initiative & Finance, Astorg Partners, ICG et donc Cobepa.

Le triplement de la valorisation du groupe en l’espace de deux ans n’est pas sans lien avec la place qui est devenue la sienne sur la carte d’Europe des acteurs de la logistique. Sous l’égide de son CEO, Thomas Mortier, Staci a progressivement décidé de se consacrer à 100 % à la logistique de détail. Sa marque de fabrique est d’alimenter un réseau extrêmement dense de points de vente. La société se focalise sur certains flux logistiques complexes, cumulant souvent des références multiples aux formats non-standards, des volumes faibles, irréguliers, de produits non « code-barrés », et nécessitant fréquemment des services complémentaires… que l’on retrouve par exemple dans les supports publi-promotionnels ou les pièces détachées B2B. « L’agencement des 45 entrepôts de Staci a été pensé pour faire face à cette complexité : la mutualisation des entrepôts est la règle. C’est l’un des savoir-faire qui distingue le groupe des grands acteurs traditionnels de la logistique, qui gèrent les commandes par palettes, dans des entrepôts ou des parties d’entrepôts souvent dédiés à un client, ajoutent Lise Fauconnier et Alexandre Vannelle, respectivement managing director et director au sein d’Ardian. Les produits de donneurs d’ordres différents se côtoient ainsi sur les mêmes emplacements et sont regroupés pour tirer au mieux parti de la saisonnalité des commandes. » Pour gérer une telle complexité, Staci peut aussi compter sur un « warehouse management system » développé de A à Z en interne. Le cocktail a su séduire des clients du calibre de Coca-Cola, d’Orange ou de Sanofi. Et l’entreprise revendique un taux de churn moyen de 2 % d’une année sur l’autre.

La part de marché de Staci en France flirterait avec les 50 %. L’acquisition de celui qui faisait jusqu’alors office de principal concurrent sur le territoire tricolore, Eurodislog, lui a permis de conforter ses positions. Un peu plus tôt, la société avait fait parler d’elle sur le sol britannique en prenant possession de MDA (50 M£ de revenus), une filiale de Bunzl. Ces rachats ont contribué à alimenter une forte croissance : le chiffre d’affaires s’établissait à 253 M€ l’an passé, contre encore 154 M€ en 2016. Et ses revenus devraient s’approcher de la barre des 300 M€ pour l’exercice en cours. Staci mise beaucoup sur une expansion dans les pays européens clés dans lesquels il s’est déjà implanté, comme l’Allemagne, l’Italie ou encore l’Espagne.

 

Ardian : Lise Fauconnier, Alexandre Vannelle, Rafik Alili, Maxime Debost, Anaïs Robin • Société Générale Capital Partenaires : Anne Penet-Grobon, Frédéric Coupet, Arnaud Gay • Conseils investisseurs : financier : Raphaël Financial Advisory (Florent Haïk) ; juridiques : Weil Gotshal & Manges (David Aknin, Guillaume Bonnard, Côme Wirz, Edouard de Lamy, Alexandre Groult), Latham & Watkins (Lionel Dechmann), due diligences : financière : Eight Advisory (Eric Demuyt, Pierre-David Forterre), stratégique : Bain & Cie (Jérôme Brunet, Doris Galan, Guillaume Levrey) • Conseils cédants : due diligence financière : Alvarez & Marsal (Donatien Chenu, Benoît Bestion) ; juridique : Latham & Watkins (Gaëtan Gianasso, Michael Colle) • Conseils juridiques cible : Natixis Wealth Management (Frédéric Balochard), Scotto Partners (Nicolas Ménard-Durand, Franck Vacher, Diane Rufenacht, Jules Gaillard, Jérôme Commerçon, xavier colard, Bertrand Thibaut) • Dette senior : Sumitomo, Société Générale, Natixis