Javascript désactivé. Ce site requiert Javascript pour être affiché correctement.

Par Coralie Bach

Sphere sous le pli d’un investisseur

Paris le 25 octobre 2024

Fort de 800 M€ de chiffre d'affaires, le groupe d'emballages ménagers veut poursuivre le développement de ses produits en matériaux recyclés ou biosourcés tout en œuvrant à la consolidation du marché. Un projet mené désormais avec Hivest Capital, nouvel actionnaire majoritaire, qui offre une sortie à Orfite entré en 2017.

Sphere accélère sa transmission. Détenu depuis sa création en 1976 par son fondateur John Persenda et la famille de ce dernier, le producteur d’emballages ménagers cède pour la première fois le contrôle à un investisseur financier. Suite à une approche menée en directe, avec l’appui de Bucéphale Finance et Raphaël Financial AdvisoryHivest Capital s’empare d’environ les trois quarts du capital. « Nous avions eu l’occasion de découvrir le groupe il y a quelques années, raconte Alexandre Levavasseur, directeur d’investissement au sein du fonds. Nous avons continué de suivre la société et avons contacté le dirigeant en début d’année. » L’opération permet la sortie d’Orfite, qui avait pris une participation de 44 % en 2017 en s’associant à plusieurs co-investisseurs dont Unexo, IDIA Capital Investissement et Sofipaca, ainsi que celle de l’ex-épouse du fondateur. Le cercle des managers double quant à lui le nombre de ses membres, pour rassembler à termes une cinquantaine de cadres qui se partageront un peu moins de 10 % du capital. Une montée en puissance nécessaire pour accompagner la transmission du P-dg aujourd’hui âgé de 85 ans.

 

Un financement en fonds propres

Répondant au souhait des actionnaires historiques et voulant préserver les capacités de développement du groupe, l’investisseur finance l’opération entièrement en fonds propres sans exclure néanmoins la possibilité d’ajouter une dette à l’occasion d’un futur build-up. S’il reste discret sur le montant de son ticket, celui-ci dépasse sa fourchette habituelle, comprise entre 10 M€ et 60 M€ ; la cible, qui vise plus de 800 M€ de chiffre d’affaires cette année, étant elle-même de taille plus importante que les participations historiques. « Sphere s’est montré extrêmement résilient au cours de ces dernières années marquées par la crise du Covid, puis l’envolée des coûts des matières premières et de l’énergie, souligne Alexandre Levavasseur. Le groupe connait, sur le long terme, une croissance annuelle de l’ordre de 5% à 7%. Il a toujours innové en particulier en matière d’emballages durables pour lesquels il figure parmi les précurseurs. »

 

Poursuivre la croissance externe

Sphere a en effet  pris le virage de l’alternative au plastique il y a près de 20 ans investissant dans le développement de produits biosourcés et compostables. Aujourd’hui, près de 70 % de ses ventes portent sur des emballages issus de matériaux recyclés ou biosourcés compostables, une offre qui devrait continuer de prendre de l’ampleur. Fabricant une large gamme de sacs (poubelles, congélation, cuisson, pour les fruits et légumes, etc.), films alimentaires, et barquettes en aluminium, le groupe réalise environ deux-tiers de son chiffre d’affaires en BtoBtoC avec la vente de ses produits (sous les marques Alfapac, Frio, Vita et Propsac) auprès de la grande distribution. Le reste de son activité se partage entre les ventes auprès des industriels et celles pour les collectivités locales. Rassemblant 1 600 collaborateurs, il s’appuie sur 7 sites industriels en France, et 8 autres dans le reste de l’Europe (Royaume-Uni, Italie, Espagne, Allemagne, Pays-Bas, Belgique) pour une capacité de production de 235 000 tonnes de films et sacs par an. Sphere, qui a déjà mené dans le passé une vingtaine d’acquisitions, compte poursuivre sa stratégie de croissance externe afin de compléter son offre en termes de produits ou de matériaux utilisés. Un build-up devrait d’ailleurs se finaliser dans les prochaines semaines. Une feuille de route qui, selon le nombre et le profil des acquisitions, pourrait le conduire à atteindre les 2 Md€ de chiffre d’affaires dans les trois ans.